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Ton ABC pour mieux comprendre la guerre en Ukraine!

Audrey Painchaud
jeudi 24 février 2022 13:24

Tu comprends mal le conflit qui déchire l’Ukraine en ce moment ? Voici quelques points pour y voir (un peu) plus clair.

D’où vient le conflit entre les deux pays ?

La guerre qui s’est ouverte jeudi matin, ce n’est pas une guerre économique. Ni une guerre de ressources. Ni une guerre religieuse. C’est une guerre idéologique.

L’Ukraine, ancienne république soviétique, est indépendante depuis la chute de l’Union soviétique, en 1991. La fin de l’URSS, le président de la Russie Vladimir Poutine et son entourage ne l’ont jamais digérée. 

Aujourd’hui, Poutine prétexte que l’Ukraine n’est qu’une marionnette des États-Unis et de l’Occident, et même un terreau de Nazis, et dit y voir une menace pour la Russie. Évoquant une soi-disant opération de maintien de la paix, il a donc lancé une intervention armée visant à anéantir le pouvoir militaire ukrainien. 

Que veut faire la Russie ?

En gros, reprendre contrôle du territoire ukrainien qui, selon Poutine, lui a été illégitimement retiré. En fin de journée jeudi, les forces russes essayaient toujours de prendre Kiev, la capitale, pour y « décapiter » le pouvoir ukrainien et y installer le sien. 

Les forces des deux pays sont-elles comparables ?

Démographiquement, à la base, pas du tout. 

L’Ukraine, c’est 44 millions de personnes (on est 8,5 millions au Québec et 38 millions au Canada) sur un territoire semblable à celui de l’Alberta (ou le tiers du Québec).

La Russie, c’est 146 millions de personnes, et le plus grand pays du monde à 17 millions de km2 (le Canada, deuxième, fait 10 millions de km2). 

Militairement, la Russie est redoutable. Elle est la deuxième puissance mondiale, et ses frontières permettent d’entourer l’Ukraine, ou presque. L’Ukraine, elle-même, a une force militaire moins nombreuse, et bien moins moderne. 

Que fait l’Occident pour freiner la Russie ?

Pour l’instant, c’est variable, et pas mal d’observateurs jugent que c’est timide.

Tour à tour cette semaine, les leaders occidentaux (Joe Biden aux États-Unis, Emmanuel Macron en France, Boris Johnson au Royaume-Uni, Justin Trudeau au Canada) ont annoncé des sanctions essentiellement économiques.

Du genre : on gèle les avoirs des riches Russes installées à l’étranger, on limite leurs déplacements, on freine les investissements en Russie. L’Allemagne, par exemple, a même suspendu un projet de gazoduc qui la relie à la Russie. 

Le problème, c’est que ces sanctions, pour être efficaces, doivent être sévères et donc, comme dans le cas du gazoduc, avoir forcément des conséquences sur vous et moi. La Russie est un énorme producteur de pétrole. Limiter l’approvisionnement occidental en Russie, ça veut dire que les prix de l’essence et de l’énergie vont monter. Les leaders occidentaux sont-ils prêts à expliquer ça à leurs populations ? À voir. 

L’autre problème, c’est que Poutine a l’appui (!) de certains politiciens occidentaux. Aux États-Unis, des républicains (dont Donald Trump) ont salué sa fermeté. Discours semblable chez certains candidats à la présidentielle, en France. 

Ça, ça complique les choses aussi. Les leaders occidentaux ont de la pédagogie à faire auprès de leur propre monde. 

Est-ce qu’on va vers une Troisième Guerre mondiale ?

Dur à dire. Pour l’instant, les pays occidentaux n’envoient pas de troupes en sol ukrainien. Le pays n’est pas membre de l’OTAN (organisation par laquelle doit passer toute action militaire coordonnée), et les leaders craignent qu’en s’engageant directement contre les soldats russes, une véritable guerre mondiale en découlera. Ils veulent essayer toutes les options avant d’en arriver là.

Pour l'instant, les soldats qui sont déployés par l'Occident le sont seulement dans les pays voisins de l'Ukraine, membres de l'OTAN. 

L'Ukraine, elle, sur le terrain, doit se débrouiller plus ou moins toute seule face à la (géante) force russe. 

 

Pour ceux qui préfèrent l'écoute d'un podcast pour comprendre, voici celui en compagnie de notre docteur en économie, Francis Gosselin:

 

 

Texte de Julien Poirier-Malo de notre station soeur, WKND 99.5